Louyse de Ballon, (1591-1668)
Louyse de Ballon, fait l’objet, ici d’une brève présentation suivie d’un choix de textes et d’une bibliographie. On la retrouve sous le titre Lire saint Bernard avec Louyse de Ballon « Saint Bernard de Clairvaux ».
Louyse de Ballon naît en 1591 à Vanchy, localité située alors dans le duché de Savoie et qui se trouve aujourd’hui dans le département de l’Ain. A l’âge de sept ans, elle est placée à l’abbaye cistercienne Sainte-Catherine du Semnoz, près d’Annecy. En 1607, elle y fait profession et vit un temps d’approfondissement spirituel sur lequel elle reviendra souvent. A Sainte-Catherine, l’on déplore l’absence de vie commune, les entrées et les sorties faciles des moniales et des séculiers, la coquetterie, voire le luxe, dans les vêtements et le mobilier. Celles qui désirent mener une vie monastique authentique réagissent. En 1608, Dom Nicolas II Boucherat, abbé de Cîteaux, donne à François de Sales, évêque du diocèse, la commission de réformer l’abbaye, sous la juridiction de l’abbé de Tamié, père immédiat. Cinq religieuses reprennent l’habit cistercien, s’adonnent à l’oraison mentale et au silence. En 1622, devant les résistances du reste de la communauté, elles s’installent à Rumilly, en Haute-Savoie, avec l’autorisation de l’abbé de Tamié. Louyse de Ballon est élue supérieure de la communauté. François de Sales meurt à la fin de l’année, au moment où le petit groupe cherche encore sa voie.
De grandes options sont prises : mise en commun des biens, solitude et silence, simplicité de vie, travail. Dans la ferveur des commencements, les sœurs rivalisent d’austérités. Ce régime ruine les santés et la plus zélée d’entre elles se retrouve dans un tel état de délabrement mental qu’elle perturbe toute la communauté. Louyse de Ballon opte alors pour un régime moins rigoureux. Par là, elle veut éviter les dispenses qui ouvrent la porte aux singularités et ruinent l’observance. A ses yeux, un train de vie plus commun, favorise la simplicité et l’humilité.
La communauté se place sous l’autorité de la Règle de saint Benoît et se réfère souvent à Saint Bernard et à l’exemple des premiers cisterciens. Cette référence n’est pas de pure forme car les écrits de Louyse de Ballon la révèlent imprégnée par la doctrine de Bernard de Clairvaux.
Mais la communauté, qui est née avec l’accord des supérieurs cisterciens, va rapidement au devant d’une rupture juridique avec l’Ordre de Cîteaux. En effet, en 1624, l’évêque de Grenoble, Pierre Scarron, autorise l’établissement d’un monastère à la condition expresse que les religieuses renoncent à la juridiction de l’abbé de Cîteaux. En 1628, une bulle d’Urbain VIII approuve ce changement et les religieuses se dotent de constitutions.
Cette réforme monastique a fait l’objet d’appréciations diverses, parfois même opposées, certaines allant jusqu’à lui dénier toute identité cistercienne. Mais, plus récemment, le Père Charles Dumont et le Père Edmond Mikkers, O.C.S.O. ont bien montré chez Louyse de Ballon, à la fois le souci de fidélité aux origines cisterciennes et celui de l’adaptation à son temps. Il a également été possible de reconnaître, de manière plus précise, l’influence exercée sur elle par les écrits de saint Bernard.
La réforme entreprise par Louyse de Ballon comptera jusqu’à 32 monastères. Au moment de la Révolution, tous sont supprimés sauf celui de Collombey qui fonde Géronde en 1935.
La simplicité comme principe de réforme chez la Mère Louise de Ballon
Extraits de l’article du Père Charles DUMONT La simplicité comme principe de réforme chez la Mère Louise de Ballon, Collectanea Cisterciensia, tome 41, 1979/1. Les numéros des pages renvoient à cet article.
La simplicité est divine, toute l’œuvre de la grâce se présente comme une simplification à laquelle ne font obstacle que les infinies complications de l’orgueil et de l’amour propre. Ce sera une œuvre de vérité mais par les voies de l’humilité et du dépouillement radical. C’est ici que Louyse de Ballon s’avère vraiment bernardine, disciple de saint Bernard en situant ce combat sur le chemin de l’Evangile et de la croix du Christ. Ordo noster crux Christi (S. Aelred, Sermons, 10, 31, Pour les Rameaux, p. 76).
La simplicité n’a donc rien de cette élégance esthétique qu’on admire dans la modestie et la réserve. C’est la Croix du Christ et la porte étroite du renoncement et du sacrifice (p. 79). Unissant les deux considérations de la Croix et de la simplicité, elle dira, à propos de sa réforme, que la Passion du Seigneur en est la principale fondatrice et qu’il faut que les religieuses l’aient sans cesse devant les yeux, et plus précisément encore, elle déclare:
» Je croi tres-certainement que cette Voie d’Holocauste est la voie des Filles de cette Congrégation. Car point de voie ne nous tient si abandonnées à l’esprit de notre Institut, qui est l’esprit de Simplicité que de demeurer unies à l’Holocauste de Jésus par l’Holocauste de nous-même. Car la Mortification qui est le Crucifiement de l’Ame est inséparable de la Simplicité. Et qui veut demeurer dans la Simplicité doit être dans un continuel sacrifice de Soi-même… cet esprit de Simplicité est le vrai esprit de la Réforme…. Rien ne nous tient l’Ame plus néte & et plus pure que cette même Vertu. Elle porte avec elle des Trésors inexplicables. Elle ne veut que Dieu ».
Ce principe fondamental de la simplicité va pénétrer toute l’ordonnance de la vie extérieure du monastère et de la vie intérieure es religieuses (p. 79, citant un écrit de Louyse de Ballon inséré par J. Grossi dans la Vie, p.307-308).
Elle (la simplicité) est au-delà de tout comme l’amour.
« Dieu aime, dit saint Bernard et il aime de tout lui-même parce que toute la Trinité aime, si le mot tout peut se dire de ce qui est infini et incompréhensible, ou même de ce qui est simple » (Traité de l’amour de Dieu IV, 13).
C’est pourquoi saint Bernard accumulera les superlatifs pour marquer la transcendance de l’unité et de la simplicité divines (…) C’est pourtant de cette extrême simplicité de Dieu que l’homme est l’image et c’est ainsi qu’il faut entendre la belle formule bernardine
Simplex natura simplicitatem cordis exquirit/ La nature divine qui est simple requiert la simplicité du cœur (Sermons pour la Moisson, III, 9).
Et c’est bien le cœur qu’il faudra dégager de tout alliage. Car la simplicité originelle de l’homme est sa ressemblance avec Dieu qui, comme saint Bernard l’enseigne, n’a pas été perdue, mais recouverte et, par là, déformée par le mensonge et la duplicité qui la masquent et l’embarrassent.Il lui faut rejeter cette illusion mensongère à laquelle pourtant elle s’est attachée. Il lui faut renoncer à ce superflu qui dépare sa beauté, il lui faut le courage de l’humilité et la simplicité d’être tel qu’il est, sans plus, tel que Dieu l’a créé car Dieu l’a fait simple, mais il s’est compliqué de passion. Retrouver cette simplicité de l’intention, c’est déjà trouver Dieu car l’expérience est son propre fruit.
(A propos de l’insistance sur l’ouverture de cœur: Il s’agit presque exclusivement d’acquérir un cœur pur et un regard simple (p. 80-81).
L’identification entre simplicité et vérité est celle même de saint Bernard comme l’exprime assez bien le texte suivant :
Ma fille, Dieu est simple en lui-même & d’une simplicité que nous ne pourrons jamais comprendre. et parce la vraie simplicité dépend de Dieu, qui est la vérité même, ceux et celles qui le veulent servir tout de bon et se rendre parfaitement agréables à lui, ne cherchent qu’à marcher dans la vérité. Or pour être bien véritable, il se faut affectionner & s’étudier à être simple. La simplicité ôte tout le fard qui pourrait tant soit peu déguiser ou cacher la vérité… la simplicité n’ayant qu’un œil, elle ne fait voir que la vérité vu que son œil même, c’est la vérité. (LdB, Œuvres, II, p. 10-11).
Le souci de la vie commune au double sens de vie en commun et de vie tout ordinaire est constant chez la Mère de Ballon. (p. 87).
Ce principe de simplicité préserva les religieuses de saint Bernard des tendances et des pratiques incompatibles avec la vie monastique. Elle échappe à ce que Bremond a appelé l’invasion mystique un peu comme les cisterciens du XIIe siècle échappèrent aux manifestations de mysticisme du XIIIe siècle, comme le montre le Père Chrysogone Waddel.
Sa vie d’oraison est très peu « mentale » et elle semble avoir obtenu ses grâces les plus élevée partout ailleurs qu’à l’église : au travail manuel, au réfectoire, au parloir et même sur son lit.
Il me semble que la Mère de Ballon manifeste par sa vie et ses écrits qu’elle a saisi parfaitement cette spiritualité active, pourrait-t-on dire qui, chez les premiers cisterciens, tenait une grande place. Je veux dire cette lutte contre les passions et les émotions déréglées, les pensées incontrôlées, tout ce qui empêche dans le cœur d’un moine non encore délivré des vices et des péchés la libre action de l’Esprit. La simplicité, c’est aussi cette aisance où l’on vit uni à Dieu comme sans effort et tout naturellement et par amour (p. 88-89, Cf. Règle de Saint Benoît VII, 68).
Mère Louyse de Ballon et la spiritualité de Cîteaux
Extrait de l’introduction aux Ecrits spirituels de Louyse de Ballon par le Père Edmond MIKKERS, OCSO, p. XIX-XXXI, pour la réimpression anastatique de 1979.
Quand on considère la réforme de la Mère de Ballon dans le contexte historique du XVIIe siècle, il importe de distinguer son aspect juridique et son aspect spirituel.
Au plan juridique, elle aboutit à l’indépendance vis-à-vis du gouvernement central de l’Ordre. Sur ce point, il faut signaler que, depuis longtemps, l’efficacité de ce gouvernement laissait grandement à désirer, malgré les mérites de plusieurs abbés de Cîteaux qui, au XVIIe siècle, eurent vraiment le souci d’un renouveau de vie monastique.
Deuxième remarque : l’histoire de Cîteaux nous apprend que la situation juridique d’un monastère ne constitue pas un critère décisif pour juger de sa fidélité à l’esprit cistercien. Dès le XIIe siècle, il y eut des moniales qui menaient la vie cistercienne et étaient considérées comme de vraies cisterciennes, sans être soumises à la juridiction de l’Ordre. Cette autonomie a permis à Mère Louyse d’adapter certaines coutumes aux objectifs de la réforme : elle atténue la rigueur de certaines observances (cf ci-dessus le propos des réformées) et elle renforce l’exigence intérieure d’humilité, d’obéissance, de prière, de mort à soi-même.
Mère Louyse n’innove pas en plaçant une supérieure triennale à la tête des communautés. A l’époque, dans l’Ordre de Cîteaux, il était admis qu’une supérieure fût élue pour un ou plusieurs triennats. L’usage du bréviaire romain semble dû à la nécessité. Mais nous nous trouvons là devant une disposition d’ordre secondaire puisque, au même moment, la question d’un changement de bréviaire fut certainement débattue au sein de l’Ordre.
Les monastères se trouvèrent privés de la direction spirituelle exercée par les Pères immédiats et les aumôniers cisterciens. Mais il faut se demander quelles abbayes eussent été en mesure de les aider à une époque où, dans la plupart des abbayes, le nombre des religieux se trouvait très réduit.
Mère Louyse est-elle restée fidèle à l’idéal cistercien ? La réponse est évidemment affirmative. Son but n’est autre que celui des fondateurs de Cîteaux : retrouver la pauvreté réelle, la vraie solitude et la séparation effective du monde qui permet de mener une vie de prière.
L’interprétation que Mère Louyse donne de la simplicité et l’importance qu’elle lui attribue ne font qu’accentuer et approfondir le désir de simplicité et d’authenticité qui est caractéristique chez les fondateurs de Cîteaux. Tout ce qu’elle a enseigné et vécu n’est que l’application constante et consciencieuse de la Règle de saint Benoît, dans la fidélité à la plus pure tradition cistercienne.
La fidélité à Cîteaux apparaît encore dans son attachement à la sainte Humanité du Christ : cette dévotion est le moyen de salut par excellence et la voie la plus la voie la plus sûre pour parvenir à l’amour du Verbe incarné qui est amour du Verbe-Dieu, comme dirait saint Bernard. Signalons encore d’autres valeurs inspirées par la tradition cistercienne : sa doctrine sur l’amour et la charité, l’amour fraternel et communautaire, les pratiques ascétiques, etc…
Son langage semble étranger à la littérature cistercienne primitive. Mais la fidélité à la tradition de l’Ordre ne consiste pas à reproduire littéralement le langage ou les coutumes du XIIe siècle. Elle a donc utilisé les modes d’expression propres à son temps. Néanmoins ce langage exprime une réalité spirituelle identique à celle que l’on découvre chez les Pères de Cîteaux.
En conclusion, on peut affirmer que Mère Louyse a vécu selon la tradition de Cîteaux et a su l’interpréter, de façon très heureuse, pour son temps. Expression authentique des valeurs permanentes de la vie monastique cistercienne, son exemple et son enseignement gardent aujourd’hui encore toute leur actualité.
Quelques dates
1591 le 5 juin, naît au château de Vanchy (Ain – au XVIe s. duché de Savoie),
1598 Pensionnaire à l’abbaye Ste-Catherine du (Mont) Semnoz, au-dessus d’Annecy. Prise d’habit,
1601 Chapitre Général de Cîteaux : ordonnances pour la réformation,
1607 le 4 mars, 1er dim. de Carême, profession au château de Vanchy,
1608 Dom Nicolas II Boucherat, abbé de Cîteaux, charge François de Sales de veiller à la réforme de Ste Catherine ; dès1609, Bernarde de Vignol ou Vignod : vie réformée,
1617 juin Retraite à la Visitation d’Annecy Vision de la Croix. Décision d’entreprendre la Réforme. Appui des supérieurs monastiques et de l’évêque. Opposition des anciennes. Echec.
1622 24 mars – François de Sales autorise le commencement de la Réforme à Rumilly
1er août à Ste Catherine. Dom Nicolas de Riddes, abbé de Tamié, Père immédiat, donne son autorisation,
2 août Départ de deux sœurs, suivies de deux autres (dont L. de B.) après le 10 août
8 septembre, bénédiction de la chapelle Date officielle Réforme 21 Septembre prise d’habit
5 octobre Louyse de Ballon élue supérieure
30 novembre, Gasparde de Ballon rejoint le groupe et reçoit l’habit (mercredi 1ère semaine Avent)
1623 1er janvier Arrivée à Rumilly des réformées des Ayes (Grenoble). Parmi elles, Louise de Ponçonas.
1624 octobre – visite de l’abbé de Tamié. Satisfait
Dès 1626 nombreuses fondations en Savoie, Dauphiné, Provence. Trente-deux monastères au XVIIe s. Louyse de B. vit tour à tour à Toulon, Marseille, Cavaillon, Seyssel.
1628 Grenoble sous la juridiction de l’évêque
1631 Première édition des Constitutions, chez Pierre Verdier, à Grenoble
1634 Bref papal confirmant les Constitutions de 1631
1636 L. de Ballon fait réimprimer les constitutions, avec des retouches. Divergences de vues et conflits avec L. de Ponçonas (question mal connue). L. de Ponçonas obtient la destruction de l’édition de 1636
1637 L. de Ponçonas fait approuver à Paris la réimpression des constitutions de 1631. Fonde Aix (1639)
1641 Louyse de B. quitte Marseille (supérieure jusqu’en 1640) 1er séjour à Cavaillon – 2e en 1648-1649
1653 Supérieure à Seyssel – les 20 dernières années de sa vie son mal connues.
1668 14 décembre Décès et sépulture à Seyssel où sa sœur Gasparde est supérieure. Transfert du corps à Belley (1865) puis à Collombey (1950).`
1789 Révolution : suppression de tous les monastères sauf Collombey.
1935 Collombey fonde Géronde.
2008 La communauté de Géronde est incorporée dans l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance
Bibliographie
La Règle et les Constitutions des Religieuses de la Congrégation de S. Bernard, ordre de Cisteaux.
Coustumiers et Directoire des Religieuses de la Congrégation Sainct Bernard, ordre de Cisteaux tous deux à : A Lyon, chez la veuve Muguet et son fils Pierre Muguet, 1648.
BALLON Louyse de, Ecrits spirituels. Réimpression anastatique des « Œuvres de piété » recueillies par le Père Jean Grossi, Paris, Nicolas Couterot, 1700. Introduction par le Père Edmond MIKKERS, ocso, Monastère N.-D. de Géronde, CH 3960 SIERRE, 1979.
BALLON Louyse de, Directoire journalier pour les religieuses réformées de Sainct Bernard de la Divine Providence, A Aix, par Estienne David, MDC.XXXVI. Copie manuscrite à Collombey, polycopié, hors commerce.GROSSI Jean, La vie de la vénérable Mère Louise Blanche Thérèse de Ballon, (…) Annecy, chez Humbert Fontaine, M.DC.XCV, 592 p. Réédition (abrégée) dans la Bibliothèque Cistercienne 2e série, Lérins, 1876, 2 vol.
G., Myriam de, Louise de Ballon, « Dérobée et retrouvée », Réformatrice des Bernardines, Préface du R. P. Garrigou-Lagrange, O.P., Paris, 1935, XXXVIII + 560 p. Cite de nombreux textes.
DUMONT Charles, La simplicité comme principe de réforme chez la Mère Louise de Ballon, Collectanea Cisterciensia, tome 41, 1979/1.
GUERRIER Alain, Quatre itinéraires de réforme, en France au XVIIe siècle, « Cîteaux et les femmes », Editions Créaphis, l’école de filles, F-26400 Grâne.
GUERRIER Alain, Bernardines, dans Guide pour l’histoire des ordres et des congrégations religieuses en France, XVIe – XXe siècles, sous la direction de Daniel-Odon HUREL, Turnhout, Brepols, 2001, p. 86.
HUOT François, La Congrégation de saint Bernard, Ordre de Cîteaux, ou Bernardines réformées, dans Helvetia Sacra, nouvelle édition, section III, Cisterciens, Berne, Francke Verlag, 1982.
LATTION Marie-Bénédicte, Sr, Avec Louyse de Ballon, habiter les écrits de saint Bernard, Cahier de l’association œcuménique des Amis de Saint Bernard de Clairvaux en Suisse Romande, 2008. A lire dans ce site sous le titre « Bernard de Clairvaux ».