Chaque jour … des heures pour prier ensemble : un premier rendez-vous avant l’aube et sept autres au long du jour.
Des heures pour se nourrir de la Parole, pour prier en silence.
Des heures pour travailler, matin et après-midi…
Des heures pour prendre les repas, pour se reposer.
« Qu’en tout Dieu soit glorifié ! » Règle de saint Benoît
Ensemble pour prier: la liturgie
Des lumières qui s’allument bien avant l’aube, la cloche qui sonne à heures fixes : tout autour du monastère et loin à la ronde, on perçoit le signal de sa prière. Celle-ci prend bien des formes au long des jours et des nuits. La prière liturgique, qui rassemble les sœurs à l’église, structure la journée. Les Vigiles sont célébrées avant le lever du jour, les Laudes, à l’aube. Trois « petites heures » – Tierce, Sexte, None – ponctuent la journée. Les Vêpres sont chantées au crépuscule. La prière des Complies confie à Dieu la nuit qui commence. A travers ce rythme, la prière épouse le symbolisme des heures et des saisons: elle associe l’hiver et la nuit à l’attente du salut, le lever du jour à la résurrection. Présence de la création, présence de l’humanité: à travers la prière des psaumes, toutes les situations humaines défilent, tous les sentiments s’expriment, de l’angoisse à la jubilation. La moniale devient la voix des sans voix. Le mouvement de la prière l’entraîne plus loin encore: tout est relié à l’Eucharistie où le Christ Jésus saisit et attire dans son offrande tous ses frères et sœurs et, avec eux, tout l’univers.
A l’écoute de la Parole : la lectio divina
Le point de départ de la moniale est la Parole de Dieu qui appelle, qui invite. La Parole, proclamée à l’église, est accueillie de manière personnelle par la lectio divina, lecture paisible et assidue qui conduit au cœur à cœur avec Dieu. Elle a pour objet primordial l’Ecriture sainte, mais elle englobe aussi les œuvres des Pères de l’Eglise, des saints, toute la réflexion vivante de l’Eglise au cours des siècles. Elle peut intégrer l’étude, mais la dépasse. L’accueil de la Parole ne se laisse pas enfermer dans les heures que l’horaire réserve à la lectio divina, il imprègne l’existence ainsi vécue « sous la Parole », dans une écoute qui change la vie et transforme le cœur.
Travail et service
Le don de Dieu, accueilli dans la liturgie et dans la lectio divina, appelle une réponse d’amour. Par le don de soi qu’il exige, le travail est l’une des formes que prend cette réponse. Il est le troisième pilier de la journée monastique, considéré comme une activité où se poursuit la recherche de Dieu. Saint Benoît, dans sa Règle, lui réserve cinq à six heures par jour. Le travail manuel jouit d’une estime particulière dans la vie cistercienne qui souligne la valeur d’un travail dur et rédempteur. Mais, l’attention aux personne y garde tous ses droits: chacune reçoit un travail à la mesure de ses forces et est appelée à mettre ses dons au service de toutes. Si, en certains domaines, la communauté a dû faire appel à une aide extérieure, elle n’a pas ouvert la porte à l’oisiveté. En effet, les services communautaires, l’accueil, la fabrication des hosties, le verger et le potager mobilisent les forces vives et exigent de toutes une solidarité inventive et courageuse.